L'envie d'écrire, de se souvenir...

Tellement envie d'écrire et tellement pas le temps de le faire...
Un mois et tant de choses qui me reviennent, tout le temps, à n'importe quelle heure du jour et de la nuit... Il y aurait de quoi noircir des livres entiers.

Je devrais écrire des tas de choses sur mon fils qui grandit déjà si vite (1 mois et demi et déjà pleins de sourires et de "aheu !"), sur ma fille qui prend son rôle de grande soeur très à coeur et qui de ce fait grandit beaucoup aussi en ce moment, devient toujours plus autonome...

Mais ma tête est trop occupée à ne pas laisser mes yeux se remplir de larmes lorsque je regarde l'oeuf de couture, les poupées gigognes, la poupée avec la robe de mariée de maman, en écoutant la chanson "Encore un soir" que j'écoute en boucle dans la voiture...
Ne pas me laisser envahir par le chagrin quand je suis avec les enfants pour ne pas attrister plus Aelys qui me parle de Mamie Annick tous les soirs en regardant le ciel pour voir si les étoiles sont visibles, pour ne pas gonfler d'émotion trop négative la petite éponge qu'est mon petit garçon et qui sent tous les changements d'humeurs...


Tu es partout ma petite mamie.
Sur mes étagères avec les souvenirs que j'ai de toi.
Dans ma boite à couture avec le passe-laine et l'oeuf.
Dans ma façon de plier les torchons, les culottes, les vêtements.
Dans ma façon de repasser même si je ne le fais plus en ce moment.
Dans ma cuisine avec les quelques couverts, la pelle à tarte et le couteau électrique qui t'appartenait.
Dans mes pensées avec tous ces souvenirs.
Dans mon coeur parce que je t'aime tant.


Les souvenirs il y en a tant.
Ces moments de complicités, de grandes discussions, de rires et de fous rires, de jeux, de partages...


Nos mardis soirs quand je restais dormir chez toi pour être déjà sur place le mercredi matin pour allé au catéchisme et surtout pour t'avoir à moi toute seule. Parce qu'elle était là la vraie raison de ces mardis soirs, rester avec toi rien que toutes les deux sans mon frère, sans môman.
Nous passions nos soirées devant la TV avec une tisane et du chocolat, Bidule la chatte de la maison sur la table lovée contre toi, la patte sur ton bras. Je ne me souviens plus où était Nesquick avant qu'elle ne disparaisse. Elle venait chercher des câlins elle aussi, si mignonne et douce qu'elle était mais elle n'avait pas le droit de venir prêt de toi sur la table, Bidule, sa mère, la virait manu-militari ! Puis plus tard avec Mafalda.
S'il n'y avait rien à la TV, nous regardions des VHS.
A la pointe de la technologie tu as été la 1ère à avoir un magnétoscope, cette splendide invention !
Tu nous enregistrais les Disney qui passait sur la 5ème chaine, tu achetais des K7 Vidéos, "Les aventures de Chatran", "Peter et Elliott le dragon", "La Coccinelle", "4 Bassets pour un Danois" et tant d'autres, puis plus tard "Belle et Sébastien", "Sébastien parmis les hommes", "Le Jeune Fabre", "L'Ours" etc... Et c'est toi qui m'a fait découvrir et adoré Robin Williams avec "Le Cercles des Poètes Disparus" que l'on a tellement regardé ensemble et pleuré en duo devant...
Ces soirées là étaient aussi des soirées puzzles, jeux de société (le 1000 bornes !) et quand il y a avait une panne d'électricité nous sortions les vieux chandeliers et les bougies. Une fois, tu avais même sortie la lampe à pétrole ! Me disant que toi, tu faisais tes devoirs le soir à la lueur de lampes comme ça. Habilement et subtilement, tu m'as mise en défit d'en faire autant. Résultat, ce soir là, j'ai fait mes devoirs à la lueur de ta lampe pour vois ce que ça faisait.
Un jour, il avait neigé. tout était blanc dehors, il y avait une belle épaisseur de neige ! Collée à la fenêtre je regrettais de voir la nuit tomber m'empêchant de foncer dehors pour jouer dans la neige. Tu étais en train de préparer du courrier à poster le lendemain. J'ignore comment, mais j'ai réussi à te convaincre d'y aller là, maintenant, tout de suite, de nuit ! La boite aux lettres n'étant que de l'autre côté du pâté de maison, ce n'était pas loin mais je crois que nous n'avons jamais mis autant de temps à y arriver et à revenir ni autant rit ! Les ornières faites par les roues des voitures sur la route étaient verglacées et très glissantes, les trottoirs pas déblayés étaient recouverts d'une belle épaisseur de neige où nous nous enfoncions jusqu'aux chevilles. Nous n'avions pas d'après-ski. Je ne me souviens pas ce que j'avais dans les pieds mais toi, tu portais tes éternelle bottines fourrées. Tu faisais le plein de neige dedans en marchant sur le trottoir et nous manquions de glisser sur la route. Mais nous sommes allé poster le courrier, de nuit, avec une petit lampe de poche, à la lueur des réverbères, bras dessus bras dessous, mortes de rire à glisser et marcher dans la neige. Une fois notre ballade improvisée terminée, nous avons fini à la maison, les joues rougies par le froid, frigorifier, un plaid sur les épaules notre tisane chaude dans les mains avec notre paquet de chocolat devant la TV, ravies de notre expédition.
Quand l'heure du coucher arrivait enfin, toujours trop tôt pour moi, nous laissions la porte de communication entre les 2 chambres ouverte et nous discutions encore et encore jusqu'à ce que je m'endorme. Tu me racontais ta vie avec papy, tes enfants, ton enfance, la pension, la guerre, je te parlais de ma vie d'enfant, des mes petites histoires, mes maux et mes joies. Ensuite quand le flot de paroles s’éteignaient peu à peu, tu lisais encore un peu ta "Vie Catholique". Parfois, je t'observais laissant le sommeil m'emporter ainsi. Et parfois je te voyais fermer les yeux un instant puis le magazine devenir lourd entre tes mains. Il finissait par retomber doucement et j'entendais alors ton souffle régulier signe que tu dormais. Alors je me levais doucement, contournait ton lit pour aller éteindre la petite lampe de chevet d'un autre âge avec son abat jour en biais qui avait eu un petit coup de chaud dans une autre vie. J’arrivais rarement jusque là, j'entendais alors ton "Mais qu'est ce que tu fais là ?" surpris et qui me faisait sursauter tellement j'étais concentré à ne surtout pas faire de bruit pour ne pas te réveiller. Suivait ensuite toujours la même conversation improbable que nous avons dû tous avoir avec toi, nous tes petits enfants :
- "Ben, j'allais éteindre la lumière, tu dormais !"
- "Moi ? Mais non ! Je lisais !"
- "Non, tu avais les yeux fermés et tu ronflais !"
- "Je ne ronfle jamais moi ! Et je me reposais les yeux !"
Toi ne jamais ronfler ? Mieux valait entendre ça que d'être sourd ! C'était parfois fou le bruit que tu faisais !
Je refaisais le tour du lit pour venir te faire un gros bisous avant de retourner sous mes couvertures.
Tu éteignais alors la lumière et le lendemain je retrouvais la porte entre nos chambres fermée comme par magie.
Pour bouquiner et dormir l'hiver, tu portais une liseuse, sorte de mini robe de chambre. Je t'avais demander de m'en tricoter une à moi aussi tu t'en souviens ? Pourquoi ? Mystère, pour faire comme toi surement. Je ne sais pas ce qu'elle est devenue...
Le lendemain, j'étais souvent réveillée par le chant des tourterelles qui vivaient dans la véranda derrière la maison et si c'était un jour de caté, tu accompagnais ce réveil au chant des oiseaux par un doux réveil suivit d'un bon petit déjeuner comme tu savais les faire à l'instar de tes goûters...


Il y a encore tant à raconter...


Sainte Anne Sur Brivet
02/02/2017

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