Où est Charlie ?

Et ben, je ne pensais pas que j'aurais autant de mal à le trouver... Mais c'est bon ! Ca y est, je l'ai ! Le Charlie Hebdo n°1178 "Tout est pardonné".

Je ne l'ai pas chercher non plus en mode "Il-me-le-faaaaut-absolument-!!", je regardais s'il était là quand je faisais mes courses ou si je passais devant un kiosque à journaux. Si je le trouvais très bien mais sinon je ne suis pas de ceux qui iront faire la queue devant les kiosques pour sauter dessus le carton à peine ouvert. Il a été édité à 3 puis à 7 millions d'exemplaires, je finirais bien par tomber dessus. 
Voilà qui est fait.

Je n'ai jamais été une lectrice de ce journal. Je le connais surtout de nom comme tout le monde. J'ai l'ai aperçu plus d'une fois. Peut être l'ais-je feuilleté quand j'étais étudiante mais sans que cela me laisse un souvenir impérissable.
Les dessinateurs, je ne les connaissais que de noms à part Cabu biensur qui a bercé une partie de mon enfance avec ses dessins au Club Dorothée
Mais ce Charlie Hebdo là, j'avais envie de l'avoir.

Comme tous, j'ai été choqué par les évènements de 7-8 et 9 janvier 2015.
Je fais partie de ces gens qui, pour continuer, doit comprendre ce qui s'est passé. J'ai regardé les reportages diffusées après les attentats à la TV en replay ou non, lu des articles de journaux...
Absourdie lorsque ma collègue est redescendue de sa pause en me disant "Il y a une fusillade à Charlie Hebdo ! Ils sont attaqué à la kalachnikov et au lance-roquette !", j'ai bêtement gardé en contention le chat pré-médiqué qui ne bougeait plus sur la table de prépa. Je suis resté bloqué sur le lance-roquette avant de reconnecter mes neurones et de lui transmettre les chirs à lancer pendant je montais à mon tour prendre ma pause déjeuner.
Tout le monde avait son smartphone à la main. Les patrons étaient en réunion mais dès qu'ils sortaient prendre un café, ils nous interpellent "Vous avez vu ? C'est dingue !". 
Nous en parlions entre nous, cherchions de nouvelles infos sur internet. 
"Mais attends... Charly Hebdo... C'est pas eux qui ont cramé y'a quelques années ?" Demande quelqu'un. "Si ! C'est eux !" répond quelqu'un d'autre.
Un interne débarque au milieu tout brandissant son I-Phone "La vache Charlie Hebdo ! Vous avez vu ? Ils se sont fait canardé ! Les dessinateurs ont été tués !". 
Tout le monde a ressortit son portable. Le nombre et les noms des victimes tombent... 

Nous passons tous au fur et à mesure de la stupéfaction à l’incompréhension...

Comment peut-on tuer pour des dessins...
Tous les dessins de Charlie Hebdo ne me font pas rire, certains me font sourire d'autres pas du tout. Si je n'aime pas, je ne regarde pas, je ne lis pas et puis voilà...

C'est avec ma môman que j'ai beaucoup parlé de ces événements, de Charlie Hebdo biensur mais aussi du meurtre de Montrouge et de la prise d'otage. Tout était lié, ça fait froid dans le dos...

Môman a un ado à la maison.
Mon petit frère a été très choqué par les événements et par le massacre du journal. Il a besoin d'en parler pour comprendre. 
Il a grandit en entendant parler des islamistes, des extrémistes musulmans et du terrorisme. 
Il est né en avril 2001, le 11 septembre, il ne l'a vécu que par les reportages qu'il a vu, les récits qu'il a entendu, notre vécu de cet attentat.
Cette fois, c'est chez nous que ça se passe. C'est la France qui est touché, notre pays. La violence de l'acte est telle qu'il est impossible d'y être indifférent.
Alors il faut expliquer ce qu'est le terrorisme, les extrémistes. Qu'il y en a dans toutes les religions, pas seulement chez les musulmans. Les catho, les protestants, les juifs etc... tous ont leurs extrémistes. 
Expliquer la laicité, la liberté d'expression.
Expliquer qu'il ne faut pas prendre peur de dire ce que l'on pense et de dessiner ce que l'on veut. On ne doit avoir à craindre pour sa vie en disant et dessinant ce que l'on pense.
Qu'il faut défendre notre liberté.
Nous sommes Charlie.

Je suis contente d'avoir une petite fille de seulement 3 ans, qui est bien trop jeune pour comprendre tout ça et pour avoir besoin qu'on le lui explique. Pour cette fois, j'échappe à ce lourd devoir de parent d'expliquer clairement les choses tout en rassurant.
Dans une pensée utopique au possible aux pays des bisounours, j'espère ne jamais à avoir à le faire... Mais rien que par l'Histoire c'est impossible. J'aimerais juste, le jour venu, ne pas avoir à expliquer tout ça à mon enfant dans un contexte aussi choquant et dramatique...



Ste Anne Sur Brivet
14/01/2015

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