Les bracelets élastiques, c'est du sérieux...

Un jour, môman-mamy a eu l'idée de génie d'acheter un kit de bracelet élastique à sa petite fille de 2 ans 3/4...

Aelys connait déjà depuis un moment ces bracelets puisque les petits enfants de sa nounou lui en ont fabriqué 3 qu'elle porte fièrement (1 au poignet droit, l'autre au poignet gauche et le dernier à la cheville droite. T'ention tout ça est très précis et gare à vous si vous vous trompez !)

Biensur la demoizelle en culotte courte est trop petite pour en fabriquer elle-même. C'est donc maman qui s'y colle !
Bon, j'avoue, c'est marrant, on se laisse carrément prendre au jeu...
C'est ainsi que j'ai fait des bracelets à la chaine "aidé" par ma fille qui me fournis (au compte goutte) les précieux élastiques. Je suis même allé sur YouTube apprendre à en faire des plus compliqués que les tous basiques parce qu'au bout d'un moment c'est ch... saoulant quand même de faire les tous simples....
Mais très vite, Lylys a voulu les faire toute seule ses bracelets ! Ses "couyers" comme elle dit si bien. Du coup je n'ai plus le droit d'utiliser le métier à tisser sous peine de me faire enguirlander (vi parce que ça ne rigole pas avec la demoizelle...) !
Elle empile bien les élastiques sur 2 picots les uns au dessus des autres tout bien comme il faut, puis elle prend le crochet et tente de faire quelque chose avec...
Concentration intense, ça ne rigole pas !



Pleyben
14/07/2014

A la découverte des poissons...

Mardi dernier (le 22/07), nous sommes allé à Océanopolis (Brest) avec môman-mamy, tonton Killian et marraine Sarah qui nous a rejoint là bas.

Une grande 1ère pour Aelys qui n'était encore jamais allé dans un aquarium.

J'ai de l'aide, nous sommes 3 adultes et un ado pour surveiller mini-moi soit 3 paires d'yeux et demi (un ado, même avec de la bonne volonté ne compte pas pour une paire d'yeux complètes, ça s'égare trop facilement un ado, la concentration que demande une surveillance est trop limité surtout à 13 ans ;) ), 7 n'oeils dont 3 en parfait état de marche (oui y'a 4 n'oeils, ceux de môman et les miens, qui sans lunettes sont tout moisi...). Et bien que relativement discipliné et plus ou moins obéissante, je ne suis pas contre tous ces yeux pour veiller avec moi sur ma marathonienne de fille qui ne sait que courir ! (Lylys adore et ne fait que courir, elle est super endurante ! Chez sa nounou les autres enfants sont fatigués qu'elle court encore et est fraiche comme une rose !)
Avec môman, nous alternons la poussée de la poussette où est sécurité Ski pendant que Sarah garde elle aussi un œil sur sa filleule.
Killian quant à lui, est super content d'être là et s'éclate à partager ce qu'il connait avec sa petite nièce. Aelys reste avec lui, le suis, lui cri régulièrement "Kia ! Attend cou !" (traduisez "Killian ! Attends moi on court ensemble !") ou "Kia cou !!" ("Killian cours !").
C'est simple, il suffit de trouver le grand et la petite est à côté !
J'apprécie notre excursion. Elle se passe super bien. Même si Lylys est "énervée-contente", elle reste autour de nous et cherche constamment son tonton. Résultat, même si dans tous les cas môman était là pour un coup de main, je n'ai pas à chercher et canaliser ma fille toutes les 3 secondes même s'il n'y a pas grand monde. Je peux profiter de la visite et surtout de Sarah.

 


Killian entraine Aelys vers tous les aquariums sans passer par la case panneaux explicatifs ayant bien compris que Lylys n'aura pas la patience d'attendre qu'on lise tout. Il s'y réfère uniquement quand il ne connait pas un poisson ou une algue ou si un truc lui échappe pour pouvoir l'expliquer à sa nièce.

Étonnamment Aelys est bonne pâte et ne rechigne pas à écouter son tonton bien au contraire. Elle reste à côté de lui, regarde ce qu'il lui montre et écoute religieusement ce qu'il lui dit avec toute la concentration que son jeune âge lui permet. Ils s'assoient ensemble devant les grands aquariums pour être au plus prêts des poissons qui passent juste devant eux le long de la vitre. Dans le pavillon tropical les requins sont très actifs et remontent sans cesse le long de la vitre. Nous apprendrons plus tard que le nourrissage des requins était à 11h et nous y étions un peu avant.



Par un hublot au pavillon tropical, on peut voir les différents tuyaux et vannes d'alimentations en eau et air des différents bassins. Killian prend Aelys par la main et lui explique ce que c'est puis se tourne vers le panneau explicatif pour compléter ce qu'il lui dit. Aelys, qui arrive à peine à la hauteur du hublot, se hisse sur la pointe des pieds pour voir ce que son oncle lui montre et le suit docilement et très attentive.
Nous passons ensuite devant des maquettes et panneaux expliquant la formation des volcans. Killian connait tout ça sur le bout des doigts et commence un petit cour simple pour Lylys qui regarde les maquettes au fil des explications de son tonton main dans la main avec lui.
Elle est trop mignonne et leur complicité fait plaisir à voir.

Aelys apprécie l'aquarium des requins et "Némo", qu'elle reconnaît aussitôt, a aussi beaucoup de succès ! En plus il y en a plein "Deux maman ! Deux !" (C'est toujours "deux" même si y'en a 15)
Les hippocampes l'intriguent surtout parce qu'elle a eu du mal à les voir (ils ne bougeaient pas ou si peu). Elle surkiffe les tortues et reste dubitative devant le phoque du Groenland qui prend quelques secondes de son temps pour faire son curieux devant nous et une autre famille à côté avant de reprendre l'inspection de son bassin avec ses comparses.
Le manchot frimeur qui se la pète devant la vitre lui fait peur mais je pense surtout que c'est parce qu'une petite fille devant nous en a eu peur... Par contre voir les manchot nager dans le bassin la fascine, ils passent tellement vite devant nous que ça la fait rire.




Les phoques et le manchot frimeur

 

Comptage des poissons ! ... Mais y'en a beaucoup trop !
 

Nous nous arrêtons bien évidemment au bassin tactile où il est possible de toucher entre autres des étoiles de mers et des anémones.
Aelys est trop petite pour espérer toucher la moindre chose sans piquer une tête dans le bassin. Moi même j'ai de l'eau jusqu'au coude en attrapant une étoile de mer. Lylys trempe le bout de ses doigts dans l'eau en me disant "Oh ! De yo !" (Oh de l'eau) mais refuse de toucher l'étoile de mer. Nous rejoignons Killian au petit bassin d'à côté où il s'éclate à titiller des anémones. Le biologiste présent lui conseille de bien se laver les mains après et de surtout ne pas se frotter les yeux. Il reste devant nous jusqu'à ce que Killian explique ce qu'il fait et comment obliger l'anémone à se recroqueviller à un ado d'à peu près son âge à côté de nous. Un sourire aux lèvres, le gars s'éloigne voyant qu'on a absolument pas besoin de lui et de ses explications. Il y a plein de gens qui ont convergé en même temps que nous autour des bassins. L'ado à côté de moi trouve ça génial ces anémones et tente d'en embêter une pour qu'elle se planque fort des explications de mon frère. Le bassin est profond, l'anémone n'est pas au bord... J'écarte ma fille de peur que nous ayons le droit à un beau plongeon pendant que Sarah se tient prête à rattraper le gamin au cas où. La manche du t-shirt manque de prendre l'eau mais pas de plongeon !


Puis viennent les visites incontournable aux boutiques souvenirs !
C'est Aelys qui nous entraine dans la 1ère (il y en a 2 dont une librairie).
Nous faisons le tour des rayons et des peluches. Lylys en prend, les repose, les prend, les repose. Elle finit par jeter son dévolu sur un petit manchot coloré. Sarah lui dit que marraine est là ! Et quel petit manchot elle veut. Le mauve ou le bleu ? Lylys lui répond "Deux !"... Je lui explique que non, elle peut en prendre un seulement. Sarah lui propose l'un puis l'autre. Lylys fini par choisir le bleu et repart avec toute contente.
Môman lui propose alors une grosse peluche de poisson clown. Lylys le regarde avec un grand sourire (Némo !), le prend puis le rend à sa mamy en lui disant "Non pas ta" (non pas ça)... puis choisit la même peluche mais plus petite ! Adjugé vendu !
Mamy craque aussi pour un aquarium lumineux qui va faire le bonheur de sa petite-fille.
Une loutre pour Playmobil Géant et un bol avec son prénom pour Killian, un poste-clef pour Zépoux et 2 pièces souvenirs de la monnaie de Paris pour moi, nous passons en caisse.
Il est midi, nous allons mangé à la cafétéria qui n'est pas plus chère qu'ailleurs.

Avant de repartir, nous passons par la librairie où Killian trouve une boussole et où Aelys regarde tous les livres qu'elle peut sans jamais en choisir un... C'est toujours "Non pas ta"...
Sarah lui en montre plusieurs puis lui propose des petits animaux en plastiques. Je suis aussi décidée à lui acheter un souvenir d'Océanopolis, je choisis 2 livres et m'allie à Sarah. Nous proposons à Lylys tout le rayon ! Lylys prend chaque figurine que nous lui proposons, la regarde puis la repose en nous disant "Non pas ta"... Je finis par dire à Aelys qui si elle ne veut rien, on va repartir sans rien acheter. Elle me répond "Cacord" (d'accord) et s'en va... Maman et marraine restent un peu bêtes avant de suivre...

Agréable matinée pleines d'émotions et de découvertes pour Lylys et un bon moment pour nous tous.



Sainte Anne Sur Brivet
25/07/2014


La vieillesse, cette drôle de maladie...

Nous avons passé quelques jours chez mes parents avec Lylys en début de semaine et biensur, nous sommes allé voir Mamie A à la maison de retraite.
J'ai des nouvelles tous les jours avec môman par mail et nous venons régulièrement voir mamie. Nous la voyons baisser mais pas vraiment par étape, c'est plus brutal pour nous qui ne la voyons pas au quotidien.
A Noël dernier, elle ne m'avait pas reconnu tout de suite, il y a avait comme un flottement... Un ange est passé puis elle m'a remise et a reconnu Aelys aussi.
Je m'étais dit alors que la prochaine fois ce sera le début de la fin, qu'elle ne me reconnaîtra pas.
Je m'étais plus ou moins préparé. Peut être un peu moins que plus finalement mais toujours est -il qu'effectivement, lundi, quand nous sommes arrivés dans la salle à manger pour venir la chercher avec môman pour descendre à la salle, j'étais une étrangère pour elle...
Môman a du la réveiller. Elle lui a dit bonjour et en la tournant vers nous elle lui a dit "Regarde qui est là !". Mamie a vu Aelys et répondu "Oh la jolie petite fille !". Môman lui a répondu "Oui, c'est Aelys !". Elle n'a pas réagit... Je me suis avancé pour lui dire bonjour, elle a levé les yeux vers moi, a répondu à ma bise avec un "Bonjour." lointain, un bonjour réservé aux gens que l'on ne connait pas... Je lui ai présicé qui était la petite fille "Oui mamie, on est venue te voir, c'est Aelys ton arrière-petite-fille". Mamie a alors répondu un "Ah oui." mais le "ah oui" que l'on répond quand on ne veut pas être pris en défaut parce qu'on a oublié...
J'ai eu un pincement au coeur.
Je le savais mais ça fait mal.
Aelys oublié, ce n'est pas vraiment étonnant, elle ne l'a pas beaucoup vu et elle est petite.
Mais moi, sa petite fille, la n°2 dans la liste des petits enfants, qui a grandit en partie chez elle parce qu'elle vivait à 1 km de chez mes parents et qu'on était toujours fourré chez elle...
C'est dur...

Nous sommes descendu à la grande salle pour que Lylys ait plus de place pour jouer et bouger.


 Mamie est là physiquement, suis Aelys parce que c'est une petite fille, qu'elle a toujours été attiré par les enfants, qu'elle a toujours eu "le truc" avec les petits (le "truc" que môman a aussi) et que les enfants "boostent" toujours les personnes âgées. Mais elle n'est pas là. Il n'y a personne, son regard est vide sans expressions sinon quelques vagues lueurs de vie face aux clowneries de son arrière-petite-fille qu'elle ne reconnaît même pas comme telle...


La vieillesse est une drôle de "maladie"... Elle peut retirer toute force physique, santé mais aussi santé mentale, souvenirs, joie de vivre, tout ça à la fois... Parce que mamie, qui a quand même une santé de fer mine de rien, était pleine de vie, d'entrain, de souvenirs, d'histoires (plus ou moins inédites), elle faisait pleins de mots croisés pour "garder toute ma tête et entrainé mon cerveau !" comme elle disait si souvent... Et voilà ce qu'elle est devenue à 90 ans...
Elle si vivante et active... Mamie, amie, confidente, joueuse, blagueuse. Combien elle nous a fait rire et voir rouge quand elle nous racontait ses més/aventures "Tu sais pas ce que j'ai fait/ce qui m'est arrivé !" et elle nous racontait alors comment elle avait aidé/rencontré un-tel, fait telle chose, cassé ou trouvé quelque chose et plus tard comment elle nous avait fait une cascade improbable alors qu'elle avait interdiction de crapahuter n'importe où de peur qu'elle ne se fasse mal...

En ce mercredi là, il n'y a plus rien de ma mamie... C'est une coquille vide que j'ai face à moi...

En partant, Aelys refuse de lui dire au revoir. Avec môman nous ne pouvons nous empêcher de penser à mon arrière-grand-mère-paternelle que j'avais refusé d'aller voir un jour alors que j'y allais toujours de bon cœur. J'avais 2 ans. Le lendemain elle était morte...
Je n'ai rien dit, môman non plus. Nous frémissons intérieurement, nous nous le dirons plus tard.
Aelys a fait "Au revoir" de loin.

Mardi, nous faisons une sortie à Brest à Océanopolis Aelys, môman, Killian, Marraine Sarah et moi.

Mercredi, je vais voir Mamie S avec Lylys en fin de matinée. Je trouve ma grand-mère dans la cave qui se demande si elle ne va pas aller chercher du pain parce qu'elle n'en a plus et qu'il est bientôt midi.
Je l'arrête et la fait remonter en lui disant que je vais y aller moi puisque je suis là chercher son pain !
Elle souffre beaucoup de sa hanche et ça rayonne dans son dos. Elle a mal et ça se voit. Je la gronde gentiment en lui disant de prendre sa canne quand même au lieu de claudiquer péniblement à travers toute la maison !
Elle m'a accueillit avec un "Oooh Maëla ! Et la petite ! Aelys, ça va ma chérie ?"
Je n'ai pas toujours eu de bonnes relations avec ma grand mère paternelle, ça a souvent été compliqué surtout vers l'adolescence et jusque vers mes 25 ans. Mais là mon cœur se gonfle d'amour. C'est simple, elle sait qui je suis, me reconnaît moi et sait qui est ma fille.
Je réalise alors que je n'ai pas si bien vécu que ça mon lundi avec mamie A. Préparée oui mais pas tant que ça en fait...
Nous restons discuter un moment avant que j'aille chercher le pain. Lylys est mignonne et fait sa chipinette. La discussion boucle comme bien souvent mais j'arrive encore à obtenir de l'inédit sur son histoire. Je souris, lui parle alors de mamie A et lui raconte mon heure passé là bas le lundi. Elle me répond que ce n'est pas beau de vieillir, qu'on peut partir vite mais que tant qu'on a sa tête ou du moins encore un peu c'est déjà ça, qu'elle voit Mamie A toutes les semaines alors c'est sur le changement est moins flagrant et choquant que pour moi ou mon frère. Killian aussi suis l'évolution quotidienne...
Physiquement, Mamie S, c'est de plus en plus dur mais, bien qu'elle oublie des choses, la tête est encore bien là et elle arrive encore à ma raconter des histoires que je ne connaissais pas (et du lourd t'ention !). Je le lui dit, ça la fait sourire. Elle trouve ça marrant que j'aime autant ces vieilles histoires. Si elle savait que je note tout pour tout transmettre à mes frères et à ma fille ainsi qu'aux générations futures !
Nous partons un peu avant midi pour notre "mission Pain" puis rentrons manger avec mes parents et mon petit-ado-de-frère.

Nous retournons avec môman à la maison de retraite pour le gouter après la sieste de la demoizelle.

Mamie est dans la salle à manger mais réveillé cette fois. Je ne sais pas vraiment si elle m'a bien reconnu mais son regard est plus vivant et son attitude bien plus accueillante. Elle est même bavarde ! Mais on ne comprend pas ce qu'elle veut nous dire. Alors on lui montre ce que fait Lylys avec ses livres et ses cahiers et nous prenons le goûter un poids en moins sur le cœur.
Lylys fait le pitre et se met devant le ventilateur qui fait voler les volants de sa robe. Ca la fait rire et mamie aussi.
Mamie est bien plus attentive, plus vivante et ça fait plaisir.

Je repars le cœur plus léger. Lylys a conquit une nouvelle fois toutes les petites mamies de l'étage de mamie et elle a accepter de faire un bisous à sa grand-mamie. Un peu forcée au départ, je l'ai prise dans mes bras pour l'obliger à se mettre à hauteur de mamie, elle lui a fait un gros bisous avec un beau "Aouar !" ("Au revoir"). Je pense qu'intérieurement môman et moi avec poussé un "Ouf !" de soulagement. Et oui chaque enfant réagit différemment et ne répétera pas forcement ce qu'un autre a fait !

Je suis bien consciente que ce qui reste de la mémoire de mamie A va continuer de s'étiollés pour finir par disparaître, nous avec mais j'espère avoir encore des moments comme mercredi où elle est encore un tout petit peu là quelque part...


25/07/2014
Sainte Anne sur Brivet

Faites des gosses...


En ce moment, c'est dur...

Et pas moyen de faire une pause, un break, une sieste...
Etre parent c'est du 24/24, 7j/7, 365 jours par an (+1 les années bissextiles)... sans temps morts et à vie.
C'est une CDI sans aucunes possibilités de négociations et de rupture de contrat.
Attention, je ne regrette rien, bien au contraire, je n'imagine plus ma vie sans ma fille et ça depuis le jour où j'ai entendu son petit coeur battre pour la 1ère fois au travers du doopler de l'appareil d'échographie alors qu'elle n'était même pas encore "elle", juste un "petit grain de riz" lové en moi.

Mais parfois c'est dur...

Je voudrais juste que, pour une fois, ce soit simple...

Aelys est dur...
Elle veut tout contrôler, tout le temps, quitte à faire des crises à se rouler par terre et à refuser le contact avec les autres enfants si ça ne va pas en son sens, nous laissant, nous pauvres adultes, complètement perdus et démunis face à de telles réactions...
Punitions, fermeté, ignorance, nous avons tout essayer sans que rien ne marche vraiment...

Le mode d'emploi ? Egaré à la naissance comme pour tous les enfants... (Je pense qu'il est planqué dans le placenta mais comme tout est balancé à la naissance, c'est foutu...)

Et puis, sont venus les comédies du soir et nocturnes : perdu doudou (ou pas...), pipi (ben voyons...), soif (espèce de trou à flotte...), la porte trop entrebaillé (ou pas assez...), oh mon dieu horribles parents que nous sommes nous avons fermé la porte de la salle : flagellations !
Et les maux de ventre... Réalité ou illusion ?
Les maux de ventre font toujours réagir parce que durs à gérer, à détecter (où ? Quand ? Pourquoi ?) et de savoir si c'est vrai ou non...
Filer moi une bonne fièvre c'est vachement plus simple !
Finalement, il s'est avéré que c'était vrai. Médecin donc : fortes coliques (mauvaise digestion), Spasfon, levure et Hépar.
Ca va mieux mais les massages du ventre de maman c'est chouette et que ce soit à 21h, minuit ou 2h du matin, bah quelle importance !
Sauf que maman (et papa), elle n'en peut plus, elle est creuvée de ces nuits d'affilés en pointillées, des valises sous les yeux, des migraines de fatigue (si, ça existe) et son corps qui lui dit m... zut quant à 3h du matin il faut s'extirper du lit pour calmer la bête qui pleurniche en se frottant le ventre.
Normal me direz-vous, c'est ton taff de maman, 24/24, jour et nuit sauf qu'on revient à la question de la réalité et de l'illusion ! Vrai ? Pas vrai ?
La demoizelle n'est plus pliée en 2. Des brouées je veux bien mais pas de vrais crises.
Le placébo (genre j'te donne de l'eau sans rien, si, si c'est le médicament pour le ventre) a même marché... Bon pas à chaque coup non plus, ma fille a oublié d'être bête, elle a pas le goût du Spasfon ton eau maman !
Et me voilà à refaire la leçon à 3h du mat', que tout le monde dort, qu'elle aussi faut dormir et que là tout de suite maman va craqué une pile, péter un boulon...
Surtout ne pas pleurer, ça fait pleurer mon bébé...
Rester calme, zen, ne pas entrer dans son jeu, ne pas créer plus de tensions et de situations inextricables surtout en pleine nuit...
La bête fini par se rendormir, me virant de son lit parce que je gène. Je retourne m'éffondrer sous ma couette.
Moins de 4h plus tard c'est le grand réveil... Je ne bouge pas tout de suite mais il faut bien de lever...
Les nerfs mis à vif par le manque de sommeil qui s'accumule, jouer la comédie du tout va bien mais là encore ma fille a oublié d'être bête...
Volonté de tout contrôler encore, Lylys nous tient tête dès le petit déjeuner. Ca part en sucette, elle fini au coin 2 fois en moins d'1h avec explications avec son papa fatigué lui aussi, usé par ses comédies et les galères qui ne cessent de nous tomber dessus.
"Faut qu'elle aille voir quelqu'un", oui, oui, rendez-vous est pris le 30 avec le pédiatre pour discuter de ça. Pas de rendez-vous avant.
Nous aussi faut qu'on aille voir quelqu'un pour vider le trop plein qui s'accumule au moins concernant le comportement de notre fille. Essayer de comprendre...

C'est sur, les tensions, elle les sent et y réagit mais quand même.
Elle me fait payer mes "absences" du début de semaine dûes à mes horaires de boulot mais c'est pas le seul enfant à vivre ça et y'en a c'est bien pire ! Pas le choix de toute façon !

Et pourtant, elle sait être mignonne ma petite fille. Adorable même, obéissante, calme, sage et aimante...

Ca peut pas être simple ? Pas facile, juste simple ?
Rien qu'un peu...



13/07/2014
Pleyben


Une histoire de famille, ma famille, l'histoire d'un ange...


Chaque famille a son histoire, son vécu, ses jours heureux et ses périodes sombres.
Je suis persuadé que ce vécu forge notre personnalité et nous aide à nous construire ou bien nous poursuit, mais dans tous les cas influence inexorablement notre avenir.

Ces histoires de famille marquent chaque personne de façon différente et impactera le reste de sa vie.

Ces histoires de famille traversent les générations même si les plus jeunes ne feront que "connaître cette histoire" dans un devoir de mémoire.
Chez certains, des histoires de famille deviendront des secrets, tabou, qui mourront avec le temps laissant planer un fond de mystère derrière elles.
D'autres histoires disparaitront avec leur détenteur laissant aussi un voile de mystère derrière elles que personne ne saura lever comme cette histoire de train loupé pendant la 2nd guerre mondiale par mon grand-père paternel qui avait l'âge d'aller au STO. Il n'était pas résistant, avait l'âge de partir en Allemagne mais il s'est "trompé de train" m'a t-il toujours dit avec un petit sourire. Je n'ai jamais su ce qu'il en était réellement, on ne loupait pas le train pour le STO... Il a emporté son secret avec lui...

Dans ma famille, nous avons nous aussi nos histoires et comme souvent ce sont des moments difficiles qu'il serait peut être plus facile d'oublier mais ce serait alors comme une trahison, ce serait renier une partie de ce que nous sommes.

J'ai 30 ans, j'ai déjà vécu des choses difficiles comme beaucoup d'autres. La maladie de mon frère, heureusement bénine mais qui nous ont plongé dans 5 années d'enfer, puis des années plus tard ma catastrophique année à St Naz qui a encore des répercussions aujourd'hui...
Mais je pense être sortie plus forte de ces épreuves et il est clair qu'elles ont façonné ma vie d'aujourd'hui.
Je sais que la vie et l'avenir me réserve encore certainement des coups tordus mais tant qu'ils ne sont pas à la hauteur de ce qui me fait écrire ces lignes aujourd'hui, ça ira très bien.

C'est un livre qui m'a donné envie d'écrire.
"Mon enfant, mon amour" de Renée Mousseau, édité en 1979.

Môman m'a prété ce livre qui appartient à ma grand-mère maternelle, mamie Annick, et que nous avons toutes deux lu d'un traite.

Ce livre est le témoigage émouvant et déchirant d'une mère qui a vu mourir son petit garçon emporté par une leucemie aigue en 1 an.
Remettons les choses dans leur contexte. Nous sommes dans les années 60, à cette époque la guérison est très rare. Les greffes de moelles osseuses sont encore au stade expérimentale.

Ce livre m'a profondément touché et bouleversé car il raconte aussi le drame qu'ont vécu mes grands-parents maternels (et donc ma mère bien que très jeune à l'époque) lorsqu'ils ont perdu leur fils ainé d'une leucémie en quelques mois en 1962.
Comment ne pas faire le transfer entre cette maman et ma mamie lorsqu'elle raconte la maladie, le calvaire de son enfant et surtout sa fin ?
Au fil des pages c'est mamie que je voyais...
C'est en larmes que j'ai terminé le livre pendant la sieste de ma fille et c'est le coeur débordant d'amour que je suis ensuite allé la chercher après sa sieste pour simplement la serrer dans mes bras. Réaction primaire d'une maman n'osant imaginé que l'on puisse lui arraché son enfant.

Nous connaissons tous l'histoire de "Petit Claude", l'ange gardien de notre famille, cet oncle partit trop vite quand il était enfant, mais uniquement dans les grandes lignes.
Claude - 7 ans
Sans être tabou nous ne parlions pas de la maladie de Claude. Mamie nous parlait beaucoup de lui, de l'enfant qu'il était, elle débordait d'amour en nous racontant l'enfance de ses 3 enfants mais quelques choses se félaient en elle alors à l'évocation des 9 ans de son fils ainé. Elle pouvait être si bouleversé dasn ces moments là que nous changions de sujet, voulant préserver notre mamie adorée.
Même môman ne connait pas les détails de la maladie de son frère. A seulement 5 ans à l'époque ce sont des brides de souvenirs, des moments marquants. Elle se souvient d'un grand frère aimant et protecteur toujours gentil avec elle. Puis d'un Claude différent lorsqu'il était malade et de la veillée funèbre où elle tenait un cierge avec son autre frère.
Elle et son frère ont grandit avec le souvenir et l'image de ce frère tant adoré devenu ange et veillant sur eux. Présence parfois lourde à porter qui a certainement contribuer à forger leurs caractères respectifs foncièrement différents.

En rangeant des choses chez mamie, môman a retrouvé beaucoup de chose lié à son enfance et à ce passé douloureux. Elle a retrouvé ce livre auquel mamie tenait tant et on comprend pourquoi, ainsi que les correspondances de ses parents avec la famille et amis (brouillons de lettres envoyés, réponses reçues, lettres de condoléances etc...) liés à ce drame. Des lettres écritent par mes grands-parents et notamment une lettre de papy où il raconte d'un façon touchante et pleine de lucidité les dernières heures de son fils. Môman a obtenu des réponses à certains de ses souvenirs et découvert la souffrance et le vécu de ses parents d'une autre façon.
Elle m'a envoyé une copie de cette lettre.
Dieu que mon grand-père écrivait bien ! Ca, je le savais déjà mais ainsi, dans de telles circonstances, avec un ton plein de sérénité parce qu'il savait que, maintenant, Claude ne souffrait plus, qu'il avait rejoint les cieux et le Seigneur qui l'avait choisi, rapellé à lui plus tôt pour faire de cette enfant un ange...
Aucune colère, aucune amertume. De la douleur certes mais une paix et une foi inébranlable...
Mes grands-parents étaient très croyants et pratiquants, celà les a très certainement beaucoup aidé dans leur deuil mais tout de même, j'en reste bouleversé et quelle leçon de courage qu'ils nous donne là au travers de ces quelques lignes écritent il y a si longtemps !

Môman a également retrouvé le journal que mamie écrivait quand ils étaient petits "Mes jours heureux" où elles parlent de ses amours, ses enfants et son mari.
Quand môman m'a fait parvenir par mail une copie, je me suis précipité sur l'ordi et l'imprimante.
Là encore la foi est présente partout. Dieu, les saints. Elle les remercie constamment pour tout ce qu'elle a dans la vie, pour son époux tant aimé et pour ses beaux enfants.


Le journal se termine à la mort de Claude. Et là encore, une grande leçon de courage, d'humilité et de sérénité. On lui a arraché une partie d'elle-même, son coeur de maman saigne dit-elle mais jamais elle ne se révolte contre cette fatalité, contre Dieu qui lui a enlevé, qui l'a privé de son enfant si tôt. Au contraire, elle remercie le Seigneur de lui avoir accordé ces années, bien que trop courtes, avec son fils...

Une bonne claque, j'en reste sans voix.
Maintenant que je suis maman, je n'ose imaginé comment je réagirais si on m'arrachait ma fille. Mais certainement pas de cette façon là, avec cette sérénité, ça non.
Je serais certainement la femme la plus égoiste du monde, j'en voudrais à la terre entière et chercherais désespérément un moyen de continuer à vivre sans elle...

Môman se replonge dans son passé en rangeant les affaires de mamie. Elle revit beaucoup de choses et a besoin de les partager. Je suis présente parce que ma môman à moi à besoin de moi surtout dans des moments comme ça, que j'ai besoin d'elle plus qu'elle ne se l'imagine et que comme elle, j'aime à connaître l'histoire de ma famille.
Comme môman, je trouve important le devoir de mémoire.
Nous avons grandit avec l'image de cet oncle et avec sa présence fugace pour nous mais bien là.
J'ai envie de le connaître et de connaître son histoire, une partie de l'histoire de ma mamie.

Aujourd'hui, mamie oubli beaucoup de choses...
Elle ne vit plus dans le présent ou bien pendant quelques heures lorsqu'elle est entourée de la nouvelle génération de petits avec Aelys ou le petit cousin Joris.
Nous, ses petits-enfants nous commençons à nous effacer de sa mémoire. C'est dur mais je le vois bien. Elle parviens à nous resituer mais ce n'est pas immédiat.
Ses propres enfants, elle les reconnaît mais fait des mélanges prenant môman pour sa propre mère parce qu'elle s'occupe d'elle. Moments difficiles pour môman...
Elle vit dans le passé lointain, se souvenant bien de sa mère et de sa tante Joseph qui l'a élevée... Elle ne parle plus de Claude ni de papy, son Henri, l'amour de sa vie...
C'est douloureux surtout pour môman mais quelque part il vaut peut être mieux que ce soit ainsi. Au moins elle ne revit pas son passé douloureux et a occulté les pires moments de son existence... Elle vieillit en se préservant inconsciemment des plus grandes déchirures de sa vie...


3/07/2014
Ste Anne Sur Brivet

4 ans et 3 mois...

  4 ans...   Voilà 4 ans que j'ai "abandonné" ce blog. 52 mois pour être exacte, 4 ans et 3 mois (je n'ai pas compté les j...